Agis selon ton âge : l’importance de l’exercice adaptés

Agis selon ton âge : l’importance de l’exercice adaptés

Il y a un an, j’ai dû renoncer à la course à pied. Mon médecin du sport m’a conseillé que c’était “le moment venu”. Depuis mon adolescence, courir avait été ma principale activité physique et un moyen de soulager le stress. Pourtant, pendant des mois, j’avais ignoré de petits signaux annonciateurs de dégradations : les craquements dans mon genou droit et mes hanches à chaque mouvement. Ce phénomène, connu sous le terme médical de crépitement, n’a pas suffi à me convaincre que je n’étais plus une “jeune” personne d’une cinquantaine d’années.

J’étais bercée par ce message populaire sur le vieillissement positif : “50 ans, c’est le nouveau 30”. Cependant, du point de vue des cellules de mes tendons et cartilage, 50 ans est bel et bien 50 ans. Tant pour notre âge chronologique que biologique, il existe des réalités que seule une prise de conscience peut nous aider à appréhender.

Malgré des décennies de pratiques recommandées – bien manger, bien dormir, faire de l’exercice – mon médecin me disait qu’il était temps de m’adapter à mon corps changeant.

Mon médecin spécialiste m’a déclaré que de nombreux patients de ma génération, désormais dans la cinquantaine, sous-estiment l’impact de l’âge sur leur pratique sportive. Une étude de 2020 a révélé que presque 91 % des personnes se rendant aux urgences pour des blessures liées au pickleball avaient plus de 50 ans.

Beaucoup de personnes abordent leur condition physique comme si elles avaient une ou deux décennies de moins. Mon généraliste a observé que les patients de plus de 50 ans sont souvent frustrés à l’idée que leur routine pourrait nécessiter des ajustements. Ce déni est courant. Une de mes collègues s’est blessée à l’épaule en pratiquant le CrossFit, puis a dû se blesser à nouveau quelques mois après avoir répété le même exercice, tandis qu’une amie, adepte du yoga depuis des années, a fracturé son menton en tombant de la posture du corbeau.

En tant qu’anthropologue médicale, je me suis demandé si ces messages anti-vieillissement avaient engendré un nouveau problème : notre génération serait-elle en danger non pas par manque d’exercice, mais par excès ?

Les changements de notre corps avec l’âge

Dr. Emily Finkelstein, gériatre au Weill Cornell Medicine, se réjouit que les personnes dans la quarantaine, la cinquantaine et la soixantaine aient intégré l’importance de l’exercice pour un vieillissement en santé. Cela dit, des considérations pratiques s’imposent.

“Notre masse musculaire et notre performance atteignent leur pic au milieu des années 30, puis commencent à décliner naturellement”, explique Dr. Finkelstein. “Il est crucial de faire preuve de flexibilité quant à nos pratiques et attentes.” En dépassant la quarantaine, notre masse musculaire diminue, ce qui affecte notre force et notre équilibre.

Cette diminution de la densité osseuse favorise les fractures de stress dues aux mouvements répétitifs. Nos articulations deviennent plus faibles et la récupération prend plus de temps.

Il est important de reconnaître qu’un vieillissement sain passe aussi par l’adaptation et la flexibilité. “Les meilleures choses que nous puissions faire pour notre vieillissement sain consistent à être flexibles et adaptables”, souligne Dr. Finkelstein.

Comment adapter notre pratique sportive pour éviter les blessures

À l’âge mûr, il est essentiel d’apprendre à être à l’écoute de son corps. Cela peut nécessiter de prendre plus de temps de récupération entre les entraînements intenses, d’intégrer plus d’étirements et d’exercices de renforcement à notre routine de fitness.

Une approche saine consiste à faire des auto-évaluations régulières et à consulter un professionnel de santé au moindre signe de douleur ou de gêne.

Dr. Melissa Leber, professeure associée en orthopédie, suggère d’encourager les patients à ajuster leurs pratiques en fonction de ce qu’ils apprécient. Par exemple, un joueur de tennis peut apprécier l’aspect social et pourrait opter pour le pickleball, qui est moins exigeant, tout en intégrant des entraînements de force pour prévenir les blessures.

Leber conseille d’alterner les activités tout en permettant à notre corps de récupérer. Pour un coureur, cela peut signifier suivre une routine d’entraînement modifiée avec des activités à faible impact, comme la natation. Selon elle, à 50 ans, il est recommandé de consacrer 50 % du temps d’exercice à la musculation et 50 % au cardio.

Il faut aussi suivre les signaux de douleur, qui ne doivent jamais être ignorés. Consulter un spécialiste peut s’avérer plus bénéfique pour des recommandations spécifiques.

Cultiver des attentes réalistes sur le vieillissement

Dr. Finkelstein soulève également les défis posés par les médias, en particulier les influenceurs du bien-être sur les réseaux sociaux, qui parfois offrent des solutions peu fiables. Ils présentent des “super-vieux”, dont les capacités semblent comparables à celles de personnes beaucoup plus jeunes. Ces représentations peuvent créer des attentes irréalistes quant au vieillissement.

Nous devons accepter que notre corps change. Nos capacités physiques diminuent avec l’âge, et cette réalité doit nous inciter à repenser nos objectifs. Reconnaître que vieillir est un privilège peut parfois sembler délicat, mais c’est essentiel pour notre santé physique et mentale.

Points importants à retenir

  • La prise de conscience des changements corporels avec l’âge est essentielle.
  • Adopter une approche flexible et adaptative pour l’exercice est bénéfique.
  • Intégrer des étirements et renforcement musculaire dans notre routine.
  • Ne pas ignorer les douleurs et consulter un professionnel dès les premiers signes d’inconfort.
  • Avoir des attentes réalistes quant à notre performance physique en vieillissant.

Personnellement, je pense que l’acceptation du passage du temps et de ses implications sur nos corps est un enjeu crucial, non seulement pour notre propre bien-être, mais également pour l’image que nous véhiculons de la vieillesse. Plutôt que de chercher à combattre le vieillissement, nous devrions embrasser chaque étape de la vie comme une opportunité de redéfinir nos aventures physiques et de veiller à notre santé future.



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