De nombreux chantiers se spécialisent dans la construction de voiliers dédiés aux grandes aventures, mais tous les bateaux de voyage ne proviennent pas de ces ateliers… Qu’est-ce qui distingue réellement ces voiliers marins ? (Archives Elle Citoyenne, Mars 2024)

Sommaire :

Traditionnellement, un voilier de voyage était synonyme de dériveur intégral en aluminium, une image emblématique des modèles signés par le chantier Alubat, qui a forgé un nouveau standard tout en propulsant des centaines d’équipages autour du globe.

Avec le temps, d’autres chantiers ont enrichi l’offre, et le profil des navigateurs s’est diversifié.

Dans le Sud, Gérard Danson a transformé ses Outremer en véritables catamarans hauturiers, à l’instar des Catana de Jean-Pierre Prades.

Le choix des matériaux

À La Rochelle, le chantier RM, développé par Yes, Sysba, puis Fora Marine, a proposé des voiliers performants en contreplaqué époxy. Grâce à la vision audacieuse de Marc Lombard, les biquilles sont devenues des voiliers marins rapides et adaptables. Avec l’engouement croissant pour la grande croisière, les voyages ne concernent plus uniquement les marins professionnels. Des centaines de croiseurs de production se lancent désormais dans des tours de l’Atlantique, nécessitant une préparation minutieuse.

Cette situation soulève une question cruciale : qu’est-ce qui définit un voilier de voyage ? Faut-il qu’il soit spécifiquement conçu pour cela, ou peut-il évoluer au cours de son utilisation ? Quels critères doivent être respectés pour cette activité ?

Les caractéristiques des carènes

Un voilier destiné à de grandes croisières possède des carènes aux spécificités bien définies. Même si les allures portantes sont souvent favorisées, il est essentiel de disposer d’assez de puissance pour naviguer à travers les vagues. Le confort en mer est primordial ; les lignes douces et une certaine stabilité doivent être au rendez-vous.

Bestevaer 36, le plus chic des baroudeurs. © FX De Crécy

Il convient également de prêter attention aux carènes trop larges qui peuvent se révéler peu performantes lorsque la cargaison est génératrice de contraintes. Le célèbre Jean-Pierre Brouns stipule que plus la carène est creuse, plus elle supporte bien la charge, permettant ainsi d’éviter une dégradation notable des performances.

Cette règle n’est pas universelle, d’où l’importance d’éviter de surcharger les bateaux, un défi en grande croisière.

Robustesse essentielle

Un voilier qui effectue des traversées océaniques doit véritablement être robuste. Les manœuvres au moteur, les abordages intempestifs et la nécessité de s’adapter aux conditions climatiques entraînent un niveau de stress bien supérieur à celui auquel un bateau de plaisance est soumis durant de courtes périodes. Des voiliers de série ayant largement voyagé témoignent de l’importance d’une construction solide.

L’Exploration 52, prêt pour l’aventure ! © FX De Crécy

Pour les aspirants navigateurs, il est essentiel d’investir dans des modèles de haut standing ou de choisir des constructions reconnues pour leur solidité. N’hésitez pas à envisager des renforts sur des éléments comme les épontilles ou la stratification des cloisons si nécessaire.

Autonomie technique

En mer, l’autonomie devient synonyme de sécurité : il faut être capable de naviguer loin des ports d’accueil et de tout service. Cela implique d’avoir des réservoirs adéquats et, si possible, un dessalinisateur fiable. L’accessibilité des équipements techniques et leur simplicité de réparation sont essentielles pour garantir cette autonomie.

L’Iroise 48, un biquille véloce. © F. Van Malleghem

Les membres de l’équipage doivent être formés à la compréhension et à la maintenance des équipements, disposant d’un établi bien équipé pour effectuer les réparations nécessaires.

La vie à bord

La réalité des voiliers de voyage est que l’équipage vit en mer, sept jours sur sept, ce qui impose une attention particulière au confort. Choisir un bateau implique d’évaluer les dimensions et l’agencement des espaces de rangement avec soin.

Le Boréal 44.2 nouvelle génération, même embryon de quille © FX De Crécy

Ces espaces de rangement doivent non seulement être volumineux, mais aussi bien répartis et pratiques. Les conceptions intelligentes faites par des experts dans le domaine comme Philippe Harlé sont essentielles pour assurer une expérience convivialité à bord.

Bien que des rangements supplémentaires puissent être ajoutés, il vaut mieux que ces espaces soient organisés dès la conception.

Focus sur des chantiers d’excellence

Le chantier Alubat, au début des années soixante-dix, a démontré son savoir-faire avec une gamme de dériveurs intégrals en aluminium, dont l’Ovni 25, faire-valoir d’une tradition maritime. Leurs récents efforts sous la direction de Luc Jurien associent expérience et innovation.

Les modèles comme l’Ovni 370, avec son design exquis et ses améliorations fonctionnelles, témoignent d’un engagement constant vers l’excellence.

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Allures, une touche de nouveauté

La gamme Allures, fondée par Stephan Constance et Xavier Desmarest il y a 20 ans, ainsi que le rachat de Garcia, a permis de perfectionner leur offre grâce à des matériaux de qualité et à des designs ergonomiques.

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Un héritage d’excellence : Boréal

Créé par Boréal, ce chantier a su se démarquer par sa conception innovante, plaçant la barre haute en matière de voilier d’expédition.

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Le renouveau de Bord à Bord

Bord à Bord, après avoir traversé des hauts et des bas, a su se réinventer avec un modèle, l’Iroise 48, qui attire l’attention pour ses performances à la fois sur l’eau et au niveau de son design intérieur.

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Garcia pour les aventuriers

Garcia continue de produire des voiliers sans frontières, propices à l’exploration des climats extrêmes. Les aménagements modernisés et efficaces rendent ces modèles encore plus attirants pour les navigateurs.

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KM et la perspective durable

Le chantier KM se distingue par son approche écoresponsable et ses designs contemporains, comme en témoigne le Bestevaer 36, remarqué pour ses caractéristiques exceptionnelles au dernier Grand Pavois.

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Meta, un retour aux sources

Le chantier Meta, fort de son héritage historique, a su s’adapter aux innovations récentes tout en restant fidèle à la qualité et à la robustesse de ses constructions.

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Outremer : la fusion de vitesse et confort

Avec des conceptions novatrices, les catamarans Outremer ont su conquérir le marché des croisières hauturières, offrant à la fois vélocité et confort, comme l’illustre le modèle Outremer 52.

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RM, l’art du raffinement

RM, initialement rustique, a évolué vers des modèles modernes, alliant esthétique moderne et confort à bord, comme en témoignent les récents millésimes qui attirent un public de plus en plus exigeant.

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Notre point de vue

Dans un contexte écologique croissant, il est impératif de repenser notre approche de la plaisance. Choisir un voilier devrait aller au-delà de l’esthétisme ou de la performance ; il s’agit également d’une responsabilité envers l’environnement marin. L’innovation dans les matériaux et la conception doit être au service de la durabilité. À cet égard, les chantiers qui adoptent une philosophie écoresponsable et respectueuse des ressources naturelles apportent une contribution essentielle à la navigation de demain. Les navigateurs sont invités à s’impliquer dans cette démarche, en optant pour des modèles qui conjuguent performance, confort et respect des écosystèmes. C’est un dialogue que chaque marin doit engager pour une mer plus propre et plus durable.



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