Le lycée Faidherbe de Lille est en émoi face à une réduction de la dotation budgétaire accordée par la Région Hauts-de-France. Ce phénomène n’est pas unique à cette institution, 75% des lycées publics du Nord et du Pas-de-Calais connaissent des baisses similaires. Au cœur de cette crise : la hausse des coûts de l’énergie.

Le 28 novembre 2024, plusieurs enseignants, élèves et étudiants du lycée Faidherbe se sont rassemblés pour s’interroger sur la décision de la région de couper de moitié leur budget pour la deuxième année consécutive. Munis de pancartes et d’un mégaphone, ils veulent des réponses sur les motivations de ce choix, qui compromet sérieusement le bon fonctionnement de leur établissement. En effet, le chauffage ne fonctionne que de 8h à 10h, des moisissures sont visibles sur les murs, et de nombreuses demandes de matériel pédagogique sont annulées, tout comme les sorties d’études. Pour faire face à cette situation alarmante, le lycée doit puiser dans ses réserves.

D’après le syndicat SNES-FSU, la situation du lycée Faidherbe est révélatrice d’un problème plus large. Environ 75% des lycées publics dans le Nord et le Pas-de-Calais subissent des coupes budgétaires similaires. Au total, 197 établissements dans la région Hauts-de-France verront leurs dotations diminuer, dont 93 subissant une baisse de plus de 20%.

Les syndicats tels que Solidaires, FSU et SAF alertent depuis octobre 2024 sur cette réalité préoccupante. Ils soulignent que la Dotation Globale de Fonctionnement des lycées publics est vitale pour garantir l’égalité des chances, notamment dans une région confrontée à d’importants enjeux sociaux. Ils ajoutent, « Bien que la Région ait soutenu les lycées face à la crise énergétique ces dernières années, les choix actuels de calcul de la dotation peuvent créer des inégalités de traitement ».

L’élément central dans les décisions budgétaires de la région est le coût de l’énergie. Laurent Rigaud, vice-président en charge de l’éducation pour les Hauts-de-France, précise que « lorsque les prix de l’énergie ont explosé, la région a soutenu les lycées à hauteur de plus de 60 millions d’euros ». Il explique que la baisse de 12 millions d’euros sur l’énergie achetée pour 2025 et 2026 a été répercutée sur les budgets actuels.

Alors que des élèves se plaignent de devoir porter des manteaux en classe, M. Rigaud tempère, affirmant qu’« aucun lycée n’a jamais commencé sans chauffage ». Concernant les sorties pédagogiques, il souligne que la dotation régionale est principalement destinée à des dépenses comme l’énergie et les contrats de maintenance. « Le budget est établi en fonction des montants alloués », conclut-il, en ajoutant que l’objectif est d’assurer un bon fonctionnement des établissements.

Notre point de vue

Cette situation n’est pas seulement une question de chiffres et de budgets. Elle révèle des enjeux profonds relatifs à l’égalité d’accès à l’éducation dans des régions déjà confrontées à des défis économiques et sociaux importants. Les décisions budgétaires ne doivent pas se faire aux dépens des élèves et des candidats à l’enseignement supérieur. Une véritable réflexion sur la répartition des ressources est essentielle afin d’assurer un avenir éducatif équitable, laissant à la jeunesse la possibilité de s’épanouir pleinement, sans conditions structurelles défavorables. Cette crise est un appel à un engagement public renouvelé envers l’éducation, celle-ci étant un pilier fondamental du progrès social et économique.



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