La mobilité et l’installation des gens du voyage en Moselle représentent un enjeu crucial pour les élus locaux depuis plusieurs mois. Le 23 novembre 2024, le maire de Metz, François Grosdidier, a exprimé son agacement dans les colonnes de La Semaine, annonçant son intention d’employer la force pour mettre un terme aux occupations illégales sur des propriétés privées.
Le député de Moselle, Ludovic Mendes, est également actif dans ce domaine sur le plan législatif. Il évoque une proposition de loi transpartisane, fruit d’une collaboration allant du centre-gauche à la droite républicaine, qui avait été élaborée lors de la dernière législature. « Ce projet, qui regroupait plusieurs initiatives, dont la mienne, devait être déposé avant la dissolution. Cependant, avec mon collègue Xavier Albertini, député de la Marne, nous avons décidé de reprendre ses grandes lignes pour continuer notre action face aux enjeux urgents », souligne-t-il.
Dans un communiqué diffusé le 29 novembre, le député EPR annonce sa nomination au sein de la Commission consultative des gens du voyage à l’Assemblée nationale. Il précise les missions de cette commission : « Son objectif est d’améliorer les conditions de vie, l’insertion et la mobilité des membres de la communauté des gens du voyage. Mon rôle ici traduit ma détermination à contribuer de manière significative à l’élaboration de politiques inclusives qui répondent aux besoins de ces populations, en concertation avec mes collègues et les parties prenantes », précise-t-il.
« Un rôle clé dans le dialogue entre les pouvoirs publics et les représentants de la communauté »
Ludovic Mendes, député
De nombreux maires, particulièrement dans la région de Moselle Nord, appellent à un renforcement de la législation pour permettre l’évacuation forcée des camps en cas d’installations illégales. « Il ne devrait pas être nécessaire d’attendre un drame pour que des changements soient opérés dans la loi », ont réclamé plusieurs élus de l’agglomération des Portes de France – Thionville, en septembre dernier. À Metz, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a déclaré le 15 novembre vouloir « frapper au portefeuille ou saisir des biens » pour lutter contre ces situations.
« La Commission consultative des gens du voyage joue un rôle clé dans le dialogue entre les pouvoirs publics et les représentants de la communauté, en offrant des recommandations sur des sujets cruciaux tels que l’accès à l’éducation, la santé, la gestion des aires d’accueil, ainsi que les questions de citoyenneté et d’égalité des droits », conclut Ludovic Mendes.
Notre point de vue
La question des gens du voyage en Moselle soulève des enjeux d’inclusion et de responsabilité collective. L’approche des élus doit viser à construire des solutions durables qui équilibrent les besoins des personnes vivant dans des situations précaires et ceux des habitants des communes concernées. Une législation plus stricte, si elle est mise en place sans dialogue, risque de renforcer des tensions plutôt que de favoriser une cohabitation pacifique. Il est essentiel d’engager un véritable échange entre les parties prenantes, garantissant ainsi des politiques qui respectent les droits de chacun tout en répondant aux préoccupations locales.