Jackie Day, une voyageuse de 77 ans, sourit en partageant son expérience à l’aéroport d’Heathrow après avoir atterri de Vancouver. « Obtenir l’ETA a été vraiment facile, et c’est abordable » dit-elle avec satisfaction. Jackie fait partie des premiers passagers d’Amérique du Nord à profiter de cette nouvelle mesure, qui est entrée en vigueur ce mercredi.
Naila Hadi, une Américaine voyageant depuis New York, a été mise au courant de l’ETA via un post Instagram partagé par sa fille. « Chaque pays a ses propres règles maintenant, je trouve cela normal » ajoute-t-elle.
Semblable à l’ESTA pour les États-Unis, l’ETA vise à renforcer la sécurité aux frontières et fait partie des efforts de Londres pour numériser son système de gestion des frontières. Les voyageurs sont désormais tenus de scanner leur passeport, de prendre une photo et de répondre à des questions relatives à leur identité.
Selon le ministère de l’Intérieur britannique, cette procédure permettra d’identifier plus efficacement les personnes souhaitant entrer au Royaume-Uni et de bloquer l’accès à celles jugées menaçantes. La réponse des autorités britanniques à une demande d’ETA est généralement attendue dans un délai de trois jours.
L’ETA, qui coûte 10 livres sterling (environ 12 euros), est valide pendant deux ans. La demande doit être renouvelée en cas de changement de passeport. Avec ce nouvel autorisation, les voyageurs peuvent se rendre au Royaume-Uni jusqu’à six mois, et cela inclut même les simples transits.
Le système concerne les passagers exemptés de visa, et il était déjà appliqué pour certains pays du Golfe. Désormais, 48 pays et territoires, y compris l’Argentine, l’Australie, le Brésil, et les États-Unis, sont également soumis à cette obligation. En tout, ils représentent près de six millions de voyageurs par an, selon des statistiques du ministère.
A partir du 2 avril, les habitants d’une trentaine de pays européens, y compris presque tous les membres de l’UE, devront également obtenir cette autorisation de voyage, avec une possibilité de démarrer la procédure dès le 5 mars. L’ETA ne s’applique pas aux résidents britanniques, mais même les enfants et les très jeunes enfants doivent s’en munir.
Cependant, ce système a suscité des préoccupations. L’aéroport de Heathrow a déjà qualifié l’ETA comme « dévastateur pour la compétitivité », arguant qu’il a contribué à une baisse du nombre de passagers arrivant au Royaume-Uni, notamment en provenance des pays du Golfe. En Irlande du Nord, les responsables craignent que cette mesure n’impacte négativement le secteur touristique, puisque la majorité des visiteurs arrivent d’Irlande, qui n’exige pas d’ETA. Le ministre local de l’Économie a d’ailleurs exprimé son inquiétude : « Les gens hésiteront à traverser la frontière à cause de cette nouvelle bureaucratie. »
En 2023, le Royaume-Uni a accueilli 38 millions de visiteurs, selon Visit Britain. Cette évolution vers une systématisation de l’ETA pourrait préfigurer un modèle similaire au niveau européen, avec l’ETIAS prévu pour 2025, permettant un accès au continent sous certaines conditions.
Notre point de vue
Ce changement dans la procédure d’entrée au Royaume-Uni soulève des questions essentielles sur l’accessibilité et l’attractivité touristique. En cherchant à renforcer la sécurité des frontières, il est crucial de ne pas entraver la libre circulation des personnes. L’équilibre entre la sécurité et la facilité de voyage est un enjeu de taille, notamment dans un monde où les échanges culturels et économiques sont primordiaux. Le défi réside dans la capacité des gouvernements à instaurer des mesures efficaces tout en préservant l’intérêt des voyageurs de divers horizons.
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