David Saint-Sernin
Publié le
; mis à jour le 30 nov. 2024 à 9h55
Depuis août 2022, la ville de Toulouse a déployé cinq Toyota Yaris banalisées, peintes en blanc, pour renforcer le contrôle du stationnement en identifiant les plaques d’immatriculation des véhicules mal stationnés. Grâce à cette initiative, les automobilistes qui ne respectent pas les règles s’exposent à une amende de 30 euros.
Problèmes et contestations
Cet outil de lecture automatique des plaques d’immatriculation, connu sous le nom de « LAPI », a été mis en place pour augmenter les contrôles et réduire les infractions liées au stationnement non autorisé. Toutefois, depuis son lancement, des bugs et des inexactitudes ont été signalés, entraînant un nombre croissant de recours de la part des automobilistes.
Améliorations prévues en décembre 2024
Pour corriger ces problèmes, la municipalité toulousaine prévoit de moderniser le système LAPI, dont une version améliorée sera lancée en décembre 2024. Emilion Esnault, adjoint à la sécurité, a confirmé que de nouvelles caméras dotées d’une meilleure optique seront installées sur les véhicules, permettant ainsi une cartographie plus précise des zones de stationnement.
Cette évolution technologique devrait augmenter le taux de reconnaissance des plaques, même dans des conditions de faible visibilité, fournissant ainsi aux agents de surveillance des informations plus claires concernant les infractions de stationnement.
Respect des décisions du Conseil d’État
Cette mise à jour vise également à répondre à une récente décision du Conseil d’État, qui a souligné l’importance pour les municipalités d’assurer des données précises aux automobilistes pour faciliter la contestation des amendes. Le jugement, daté du 18 novembre 2024, a insisté sur la nécessité de vérification humaine et de preuves photographiques claires avant d’imposer des amendes.
Un enjeu financier pour la ville
En 2023, le dispositif LAPI a généré près de 440 000 contraventions, soit une augmentation de 71 % par rapport à l’année précédente. À 30 euros l’amende, cela constitue une source de revenus conséquente pour la municipalité. Cependant, la justification première de ce système réside dans la nécessité d’améliorer la disponibilité des places pour les résidents, face à une situation de stationnement tendue.
Augmentation des recours
La mairie a également constaté une hausse des recours devant cette situation, avec 28 003 réclamations en 2023, représentant environ 6 % des amendes émises. Parmi ces réclamations, beaucoup ont été fondées sur des arguments d’usurpation de plaques ou d’erreurs de détection.
Un taux d’annulation élevé
Avec 22 158 contraventions annulées sur recours, cela représente un impressionnant 80 % des contestations acceptées, ce qui soulève des questions sur la rigueur du système de contrôle en place. La mairie a attribué ce taux élevé à l’adaptation nécessaire des agents chargés de vérifier les réclamations.
Notre point de vue
Dans le cadre de cette initiative, il est essentiel de réfléchir aux implications éthiques de l’utilisation des technologies pour encadrer la vie urbaine. Bien que l’amélioration de la gestion du stationnement vise à respecter les besoins des résidents, elle doit également s’accompagner d’une transparence et d’une rigueur dans le processus de sanction. Les innovations technologiques ne devraient jamais venir au prix d’une justice accessoire ou d’une surveillance excessive des citoyens, chacun devant pouvoir contester une amende avec des preuves solides. Il est fondamental que les agents responsables du contrôle aient une formation adéquate et que les citoyens soient informés de leurs droits dans ce dispositif.