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Luc Jose A.

Dans un contexte où les enjeux économiques et climatiques redéfinissent les priorités politiques, le Sénat français joue un rôle clé dans l’élaboration du budget de l’État pour 2025. Ce dernier a intégré des mesures visant à revitaliser un marché immobilier actuellement à l’arrêt, tout en tenant compte des préoccupations environnementales, une dualité qui génère des tensions au sein des sphères politiques et économiques.


Une vue extérieure avec un bâtiment emblématique du Sénat au centre. Un sénateur en costume, concentré, tenant des documents touchant à l'écologie et à l'immobilier.

Nouvelles mesures pour stimuler l’immobilier en France

Lors de l’examen du budget 2025, le Sénat a proposé des amendements importants pour adresser l’inertie qui freine le marché immobilier. L’une des mesures phares permet aux particuliers de transmettre jusqu’à 100 000 euros sans taxation, à condition que ces fonds soient utilisés pour l’achat, la rénovation ou la construction d’un bien immobilier. Jean-François Husson, rapporteur général du budget, a souligné que cette initiative visait à « débloquer un marché immobilier en situation de blocage ». Bien que cette mesure soit temporaire, se limitant aux années 2025 et 2026, elle suscite des réticences au sein du gouvernement, qui aurait préféré restreindre son application aux logements neufs afin de maîtriser les coûts pour les finances publiques.

Les sénateurs ont également élargi l’accès au prêt à taux zéro (PTZ) pour inclure les logements anciens et neufs, alors que l’exécutif souhaitait le réserver aux nouvelles constructions. Cette extension représente une opportunité d’élargir l’accès au logement tout en incitant à investir dans un parc immobilier souvent vétuste. Ce désaccord illustre les visions divergentes sur les priorités budgétaires, et sur l’équilibre à trouver entre relance économique et maîtrise des dépenses publiques.

Fiscalité environnementale : une ambition renforcée

Parallèlement, le Sénat propose des ajustements fiscaux visant à limiter les impacts environnementaux, notamment par l’introduction d’une taxe de 5 centimes sur chaque produit non recyclable. Cette mesure a pour but de générer des revenus pour les finances publiques et de réduire l’utilisation de produits non durables. Parmi les autres mesures, on note une augmentation de la TVA sur les eaux en bouteille. Ces décisions visent à encourager des pratiques plus respectueuses de l’environnement.

Les agriculteurs bénéficieront d’un crédit d’impôt de 4 500 euros pour l’entretien des haies, une initiative saluée pour ses retombées écologiques. Toutefois, dans les territoires d’outre-mer, certaines taxes environnementales ont été temporairement suspendues pour favoriser les investissements dans des infrastructures de gestion des déchets. Les critiques fusent également au sujet de ces changements fiscaux, certains dénonçant un relâchement de la rigueur qui pourrait alourdir le fardeau fiscal pour les ménages et les entreprises.

Les décisions récentes du Sénat mettent en lumière la complexité d’un arbitrage entre relance économique, protection de l’environnement et contraintes budgétaires. Alors que ces mesures sont censées relancer certains secteurs, leur viabilité à long terme pose question. Les débats qui s’ouvrent sont une invitation à réfléchir sur le rôle crucial de la fiscalité dans la transition écologique et la justice sociale.

Notre point de vue

L’adoption de telles mesures illustre une prise de conscience politique cruciale de l’importance d’allier croissance économique et respect de l’environnement. Néanmoins, il est essentiel de garantir que ces évolutions favorisent réellement la durabilité et n’entraînent pas d’inégalités supplémentaires dans l’accès aux ressources. L’enjeu réside non seulement dans l’éradication d’une inertie budgétaire, mais aussi dans la manière dont ces initiatives seront mises en œuvre et suivies, afin de répondre aux enjeux sociaux et environnementaux de notre époque.

DISCLAIMER

Les propos et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d’investissement.

Article original rédigé par : Luc Jose A.


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