Les débats au sein de l’entreprise technologique Meta, anciennement Facebook, sont plus vifs que jamais. Les récentes modifications apportées à ses politiques internes soulèvent de nombreuses questions parmi les employés.

La cessation du partenariat avec les vérificateurs de faits

Meta a décidé de clore son programme de vérification des faits réalisé par des agences externes, une annonce qui a surpris, aussi bien le public que les salariés de l’entreprise. Selon Alan Duke, co-fondateur de Lead Stories, cette décision a été prise sans avertissement préalable. Jesse Stiller, directeur éditorial de Check Your Fact, corrobore ce propos, faisant remarquer que les partenaires de Meta n’avaient pas été informés des discussions entourant ce changement avant l’annonce publique de Mark Zuckerberg.

Ce changement aura des répercussions financières considérables pour certaines médias. Duke mentionne : « Le véritable coup dur réside dans la perte d’excellents journalistes chevronnés, qui ne seront plus rémunérés pour vérifier les allégations trompeuses présentes sur les plateformes de Meta. » Kristin Roberts de Gannett Media a également critiqué cette décision, affirmant que « la vérité et les faits profitent à tous — qu’ils soient à droite ou à gauche — et nous continuerons de les défendre. »

Inquiétudes des employés de Meta

A la suite de cette annonce, de nombreux employés ont exprimé leurs inquiétudes sur Workplace, le réseau social interne de l’entreprise. L’un d’eux a souligné que Meta semble véhiculer un message indiquant que les faits ont perdu leur importance, prétextant une victoire en matière de liberté d’expression. Plusieurs ont également exprimé leur désarroi face à cette nouvelle orientation, redoutant une augmentation des contenus haineux, tels que ceux à caractère raciste ou transphobe.

Des employés ont proposé à la direction de partager un bilan des conséquences néfastes qui avaient conduit à l’embauche de vérificateurs externes à l’origine. Ils s’interrogent sur la capacité des nouvelles politiques à empêcher la récurrence de telles dérives à l’avenir.

Controverses autour de la nomination de Dana White

Un autre sujet de discorde pour les employés de Meta a été la nomination de Dana White, président de l’UFC, au conseil d’administration. Cette décision a généré des réactions variées, allant de critiques acerbes à des moqueries. Nombreux sont ceux qui ont fait valoir l’inadéquation apparente entre les valeurs d’une entreprise technologique et l’ajout de figures du divertissement, en particulier celles liées aux sports extrêmes.

Certaines critiques formulées sur cette nomination ont été rapidement supprimées par l’équipe interne, au nom des « Community Engagement Expectations » (CEE) qui régissent les interactions sur Workplace. Toutefois, des travailleurs ont demandé plus de transparence et un respect accru des opinions de tous les employés, notamment celles des femmes. Ces suppressions de commentaires ont suscité des accusations d’anti-démocratie et ont été perçues comme une tentative d’éloigner les préoccupations des salariés.

Inspiration des « Community Notes » d’Elon Musk

Parallèlement, Kaplan, responsable des nouvelles politiques de contenu chez Meta, a fait part de l’adoption d’un modèle inspiré des « Community Notes » de X (anciennement Twitter). Ce système participatif implique directement les utilisateurs dans la modération des contenus. Si certains employés estiment que ce modèle pourrait mieux refléter la complexité des situations controversées, d’autres craignent qu’il ne soit pas efficace pour garantir un espace sûr et respectueux.

Notre point de vue

Ces événements mettent en lumière les enjeux complexes auxquels sont confrontées des entreprises comme Meta dans le paysage numérique actuel. La tension entre la liberté d’expression et la responsabilité éditoriale est plus que jamais d’actualité. Il est essentiel de promouvoir des plateformes qui garantissent un environnement où les faits sont respectés et dignes de confiance, car la désinformation coûte cher à la société. La suppression des vérificateurs de faits pourrait accroître la propagation d’informations erronées, voire dangereuses. Par ailleurs, la nomination de figures controversées peut compromettre l’image d’une entreprise qui devrait promouvoir des valeurs de respect et d’inclusivité. Cette situation appelle à une réflexion approfondie sur l’avenir des pratiques de modération et l’engagement éthique des entreprises technologiques.



Votez pour cet post

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *