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La comète C/2024 G3 s’annonce captivante, car elle devrait émerger dans le ciel tout bientôt, offrant aux observateurs un astre d’une luminosité surprenante, accompagnée possiblement d’une longue queue. Son approche nous ouvre la voie à une observation fascinante depuis la Terre.
« Mieux vaut ne pas trop se fier aux prévisions », confie l’astrophysicien Nicolas Biver de l’observatoire de Paris. En effet, bien que l’hémisphère sud ait de belles perspectives d’observation, pour les habitants du nord, la situation s’avère plus délicate : la comète restera au-dessus de l’horizon diurne et ne sera pas visible à l’œil nu.
Un passage au cours d’une ère glaciaire
Identifiée cette année par le système Atlas, qui avait également repéré la comète Tsuchinchan-Atlas en octobre 2024, C/2024 G3 a déjà effectué un passage proche de notre planète. C’était il y a 190 000 ans, au cours de la dernière ère glaciaire, et la comète, à l’époque, brillait d’un éclat blanc.
Elle frôlera le Soleil le lundi 13 janvier 2025, à environ 13,5 millions de kilomètres. Malgré cette distance, les températures que la comète subira, atteignant potentiellement des centaines de degrés Celsius, mettront sa structure à l’épreuve, induisant ce qu’on appelle un périhélie.
À cette proximité, la survie de la comète devient incertaine. Même si elle se déplace à 130 km/s, la probabilité de désintégration est réelle, avertit Biver, président de la Commission des comètes de la SAF.
Lors de ce passage crucial, deux scénarios sont envisageables : soit le noyau de la comète s’effondre, entraînant sa disparition, soit il survit aux épreuves du dégazage, lui permettant de briller à nouveau dans notre ciel.
Les scientifiques estiment que la magnitude de C/2024 G3 pourrait atteindre -5, la rendant aussi éclatante que Vénus, ce point lumineux dans le ciel nocturne, juste après la Lune. En comparaison, la comète Tsuchinchan-Atlas avait une magnitude de 2,4, démontrant ainsi le potentiel exceptionnel de C/2024 G3.
Une visibilité compromise pour l’hémisphère nord
La position astrale de C/2024 G3 complique sa visibilité pour l’hémisphère nord, car elle se situera sous l’horizon au coucher du Soleil. Cela signifie qu’elle ne sera accessible que durant la journée, rendant l’observation d’une telle comète très ardue.
Bien qu’il soit parfois possible de distinguer Vénus en plein jour, cela exige un ciel dégagé et un éloignement de toute pollution lumineuse. De plus, la comète sera très proche du Soleil, ce qui représente un risque, car il est dangereux de regarder directement cette direction.
La seule chance d’apercevoir C/2024 G3 viendra d’une queue formée lors du dégazage causé par la chaleur solaire. Si cette queue est suffisamment longue, elle pourrait apparaître juste au-dessus de l’horizon. Toutefois, Nicolas Biver rappelle qu’il faudra une bonne dose de chance pour y parvenir.
Sinon, il faudra se tourner vers les retransmissions en ligne, où les caméras permettent d’observer de tels phénomènes astronomiques tout en étant confortablement installés chez soi.
Notre point de vue
Il est fascinant d’observer comment la manière dont nous percevons les événements célestes, tels que les passages des comètes, évolue avec le temps et la technologie. Au-delà de la simple observation, cet engouement pour l’astronomie nous pousse à réfléchir sur notre place dans l’univers et sur la fragilité de notre environnement. La conjonction de la science et de la culture invite à engager un dialogue sur notre avenir commun et nos responsabilités envers la planète, tout en célébrant la beauté et l’émerveillement que nous offrent nos cieux.