Emmanuel Macron a officialisé la démission de Michel Barnier. Le président de la République a « pris acte » de la démission de son Premier ministre et de l’ensemble du gouvernement, comme l’a confirmé l’Élysée. Lors d’une réunion ce matin, pendant près d’une heure, Michel Barnier a remis officiellement sa démission. La présidence a également annoncé que « Michel Barnier et les membres de son gouvernement continueront à gérer les affaires courantes jusqu’à l’installation d’un nouveau cabinet ».
Un nouveau Premier ministre imminent. Lors d’une prise de parole ce soir, Emmanuel Macron a promis de nommer un nouveau Premier ministre « dans les jours qui viennent », avec la volonté de former un gouvernement « dédié à l’intérêt général ». La question budgétaire sera la priorité du futur gouvernement, a souligné le chef de l’État. Il a également reconnu que sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale au mois de juin, qui a engendré une crise politique, « n’a pas trouvé l’écho escompté » parmi les citoyens. « Beaucoup de gens m’ont reproché cette décision et continuent de le faire. C’est un fait, et cela m’incombe », a-t-il déclaré, accusant en parallèle les partis d’extrême gauche et d’extrême droite de former un « front antirépublicain ».
La continuité du mandat de Macron. Emmanuel Macron, souvent pressé de démissionner par de nombreux responsables politiques, de Jean-Luc Mélenchon à Jean-François Copé, a fermement écarté cette possibilité : « Je vais accomplir ce mandat pleinement jusqu’à son terme », a-t-il affirmé. Selon des sondages d’Odoxa et Elabe, 59 à 61 % des Français souhaiteraient un départ anticipé du président.
Jean-Luc Mélenchon critique : “un discours creux et arrogant.” En réaction à l’allocution d’Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, a qualifié ses propos de « bavardage creux et prétentieux ». Il a dénoncé une tentative de manipulation de la part du président, accusant ce dernier de mépriser l’assemblée et son fonctionnement suite à l’usage du 49.3. « Emmanuel Macron a le culot de qualifier ce qui est la vie démocratique d’antirépublicain ! » a-t-il ajouté.
Rencontres politiques à venir. Emmanuel Macron s’apprête à rencontrer, vendredi, les chefs des groupes parlementaires du Parti socialiste, de son propre camp et des Républicains. Les réunions sont organisées en plusieurs étapes, avec des rencontres prévues avec les dirigeants de son camp, suivies par des échanges avec les représentants socialistes, tandis que les partis d’opposition tels que La France insoumise et le Rassemblement national ne sont pas conviés.
Bruno Retailleau refuse une coopération avec la gauche. Dans une interview accordée à Figaro, le ministre de l’Intérieur sortant, Bruno Retailleau, a affirmé qu’il est disposé à poursuivre ses fonctions, mais a clairement indiqué qu’il ne souhaitait pas travailler en collaboration avec la gauche. « Je refuserai toute participation au gouvernement dans ces conditions », a-t-il précisé.
Marine Tondelier réagit à l’absence d’invitation pour Les Écologistes. Sur le plateau de BFMTV, la dirigeante des Écologistes a exprimé ses regrets quant à l’absence de dialogues avec le président. « Dans un moment aussi crucial pour la France, cet acte m’apparaît comme insuffisant », a-t-elle déclaré.
Notre point de vue
La situation politique actuelle en France révèle des fractures significatives au sein du paysage national. Alors que de nouvelles nominations gouvernementales émergent, le besoin d’un dialogue inclusif semble plus que jamais essentiel. Ignorer des voix significatives, notamment celles des écologistes, à un moment où l’urgence climatique se fait pressante, pourrait s’avérer être une erreur stratégique. Assurer une représentation plurielle au sein du gouvernement serait un pas vers une politique plus équitable et plus représentative, capable de répondre aux défis contemporains.