Posté le 29 novembre 2024 par Elle Citoyenne

Rosana Queiros, juriste engagée au CIDFF, déploie son expertise au service des femmes victimes de violences conjugales depuis six mois.

Depuis avril 2024, Rosana Queiros occupe un poste de juriste à temps partiel dans l’antenne d’Annonay du Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) de l’Ardèche, collaborant étroitement avec son collègue Mathieu Desmoulin.

En plus de sa fonction principale, elle a élargi son rôle en devenant chargée de mission sur l’égalité entre les femmes et les hommes, ainsi qu’intervenante sociale en gendarmerie, ce qui témoigne de sa polyvalence et de son engagement pour la cause féminine.

Diplômée en droit, son parcours l’a amenée de son travail comme clerc de notaire à Aix-les-Bains à un nouveau départ en Nord-Ardèche, où elle a été attirée par une offre d’emploi au CIDFF, un organisme qui lui était encore inconnu. Lors de son entretien, son engagement féministe a été mis en avant : « Bien sûr que je suis féministe, c’est une question qui ne devrait même pas être débattue en 2024 », déclare-t-elle. Cette expérience lui a permis de découvrir la réalité des victimes de violences, un cadre qu’elle n’avait jusqu’alors jamais côtoyé.

Faciliter les démarches des victimes

En sa qualité d’intervenante sociale en gendarmerie, Rosana œuvre à créer un lien entre les victimes et les forces de l’ordre, et assure un accompagnement durant le processus judiciaire. « Le contact est souvent plus apaisé avec quelqu’un qui ne porte pas d’uniforme », observe-t-elle. Elle souligne que le premier pas vers une gendarmerie est souvent un moment difficile pour les victimes, souvent réticentes à exposer leurs blessures. Bien que des référents en violences intrafamiliales (VIF) soient parfois disponibles, l’accompagnement par une professionnelle comme Rosana facilite ce processus.

Sa première recommandation aux victimes est de se mettre en sécurité, suivie d’informations sur les aides sociales et médicales disponibles. « Je suis là pour guider et accompagner la personne, notamment lors du dépôt de plainte », ajoute-t-elle.

Informer et sensibiliser

Les missions de Rosana en tant que juriste sont essentiellement axées sur deux aspects : d’une part, elle offre des consultations gratuites de 30 minutes à celles qui en ont besoin, fournissant des conseils juridiques et orientant vers des avocats ou notaires. D’autre part, elle se charge de sensibiliser les jeunes à l’égalité entre les sexes et aux violences faites aux femmes dans les établissements scolaires, en considérant que l’éducation préventive est essentielle.

« Je commence mon intervention dès la grande section de maternelle, car il est crucial d’éduquer dès le jeune âge pour prévenir les comportements violents à l’avenir », affirme-t-elle. La nécessité d’un suivi psychologique est également évidente pour éviter que les enfants victimes de violences ne deviennent à leur tour des agresseurs ou des victimes.

Elle a également été impliquée dans l’organisation d’une action intitulée Une femme toutes les 48 heures, qui a malheureusement dû être annulée en raison des conditions climatiques.

Un dispositif de sécurité innovant

Le téléphone grave danger (TGD), mis en place en 2009, est un outil essentiel pour assurer la protection des personnes victimes de violences conjugales. Ce dispositif, qui repose sur un smartphone classique géolocalisé, permet d’obtenir une assistance immédiate en cas de besoin. Rosana précise : « L’appui d’un opérateur formé permet de réagir rapidement et de mobiliser les forces de l’ordre si nécessaire. » L’attribution de ce dispositif exige que la victime ait déposé une plainte et qu’elle ne soit pas en contact avec son agresseur.

Une action reportée mais toujours pertinente

L’action préventive Une femme toutes les 48 heures a été reportée et se déroulera maintenant au collège des Perrières, visant à sensibiliser les élèves. Les professeurs concernés sont impatients de partager ce message important et préventif. « Nous sommes ravies que tous les élèves puissent prendre part à cette présentation, même si l’annulation initiale nous a déçus », confie Astrid Gache Caillat, referente pour l’égalité au sein du collège. D’un point de vue éducatif, cette action offre une occasion d’engager les élèves dans une discussion significative autour du cycle de la violence et des chiffres associés.

Notre point de vue

Il est essentiel de reconnaître le travail acharné et la détermination de professionnels comme Rosana Queiros, qui non seulement apportent un soutien juridique aux victimes de violences, mais qui œuvrent également sur le terrain pour sensibiliser les jeunes générations. La lutte contre les violences faites aux femmes ne peut se limiter à un cadre légal ; elle doit également inclure une démarche préventive et éducative. Créer un environnement où chaque individu se sent en sécurité pour exprimer ses vécus, que ce soit dans des institutions comme les gendarmeries ou à l’école, est fondamental. Cela nécessite une prise de conscience collective et un engagement à long terme pour une société plus égalitaire.



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