À Sinnamary, depuis 2023, l’entreprise “Guyane Spiruline” s’est lancée dans la production de spiruline, une micro-algue synonyme de bienfaits santé. Malheureusement, son activité est à l’arrêt depuis plusieurs semaines, suite à des difficultés multiples. Bien que soutenue par des financements publics, la direction cherche maintenant à relancer la machine avec l’aide de nouveaux partenaires financiers.
Le site est frappé par le silence. Dans cette installation, la société “Guyane Spiruline” fait face à des enjeux complexes, comme l’indique Didier Charles, gardien des lieux : “Manque de matériel adapté, locaux inappropriés, absence de gestion efficace, et un patron souvent absent.” Il a, par ailleurs, souffert de retards de paiement de salaires, mais a récemment été réglé.
Découvrez le reportage de Guyane La 1ère :
Une production de spiruline à l’arrêt
En janvier 2024, des autorités locales ont visité l’installation, soulignant l’intérêt institutionnel suscité par ce projet. Cependant, le tableau semble sombre. Alors qu’en théorie, l’objectif de production était de dix à treize tonnes par an, la réalité a révélé une production inférieure à 200 kilos. Jean-Louis Vidalo, à la tête de l’entreprise, confesse des “erreurs de gestion” et des enjeux liés à l’environnement local, tels que la menace d’infestation par des papillons-cendres.
Avec un soutien financier considérable, dont plus d’un million d’euros en fonds publics, l’avenir de “Guyane Spiruline” semble incertain. “Il y a des personnes qui peinent à trouver un emploi, et ce projet aurait pu générer de l’emploi s’il avait été mieux géré”, déclare Didier Charles. L’entreprise a vu son effectif réduire, passant de huit à quatre salariés, et elle ne respecte plus ses obligations de remboursement de prêts.
Jean-Louis Vidalo, qui espère encore mobiliser des investisseurs pour relancer l’activité, envisage même l’établissement d’une seconde structure axée sur le développement de produits humanitaires et immunitaires. Sa vision est partagée par Jean-Luc Le West, élu de la CTG, qui exhorte à une recapitalisation nécessaire de l’entreprise pour assurer sa pérennité.
Notre point de vue
La situation de “Guyane Spiruline” met en lumière les défis que rencontrent de nombreuses entreprises de biotechnologie, souvent tributaires d’un soutien public pour émerger. La précarité de ces modèles économiques témoigne de la complexité de la transition vers une rentabilité durable. Cela soulève des questions sur la gestion et la gouvernance de projets pourtant prometteurs, rappelant que la réussite d’initiatives locales ne repose pas uniquement sur le financement, mais aussi sur une stratégie claire, une vision cohérente et un engagement fort des dirigeants. Le cas de “Guyane Spiruline” doit servir de leçon pour les futurs projets similaires cherchant à allier innovation et viabilité économique dans des contextes sensibles.
Article original rédigé par : Laurent Marot / Laura Philippon.