Ce samedi, Benjamin Sportouch analyse l’actualité à travers la perspective internationale de nos collaborateurs : Zyad Limam, directeur et rédacteur en chef d’Afrique Magazine, Juan Jose Dorado, correspondant espagnol à Paris, Anna Kowalska, correspondante de la télévision publique polonaise TVP, et la dessinatrice de presse Dorthe Landschulz.

Les pays occidentaux doivent-ils appliquer le mandat d’arrêt contre Netanyahu ?

Benyamin Netanyahu fait face à un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) depuis la semaine dernière, pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité présumés dans la bande de Gaza. Cette situation soulève des interrogations quant à la possibilité de son arrestation lors de ses déplacements à l’international. En réponse, le ministère des Affaires étrangères français a rappelé que, bien que le mandat soit reconnu, Netanyahu bénéficierait d’une “immunité” en raison du fait qu’Israël n’a ni signé ni ratifié le traité fondateur de la CPI. Ainsi, son arrestation en France ne serait pas envisageable. Cette position a été qualifiée de “honte” par la députée EELV, Marine Tondelier, ainsi que par certains membres de la gauche. Tandis que les États-Unis refusent de reconnaître cette décision, le Royaume-Uni et l’Espagne, eux, ont annoncé leur intention de respecter le mandat.

Est-il pertinent de remettre en question le délit d’apologie du terrorisme ?

La France insoumise a proposé, la semaine dernière, une loi visant à abolir le délit d’apologie du terrorisme, instauré en 2014 sous la présidence de François Hollande. Cette initiative suscite des réactions critiques, notamment de la part du ministre de la Justice, Didier Migaud, et d’observateurs comme Richard Malka, avocat de “Charlie Hebdo”. Bien que le débat sur l’abrogation ne fasse pas l’unanimité, certains demandent clairement des modifications de cette loi. Le juge Marc Trévidic, qui avait soutenu la loi à sa création, souligne aujourd’hui des abus et une utilisation détournée de celle-ci.

Nous accueillons le sinologue Arnaud Bertrand, conservateur du département Chine Ancienne au musée Guimet à Paris et co-commissaire de l’exposition “L’Or des Ming”, en cours jusqu’au 13 janvier 2025. Cette exposition met en lumière le luxe et la finesse des créations en or de la cour impériale des Ming (1368-1644), période reconnue comme un âge d’or de la civilisation chinoise. Ces artefacts en or sont aujourd’hui d’une rareté exceptionnelle.

Valérie Brochard nous tient informés des développements en Norvège, où le gouvernement doit justifier devant un tribunal sa décision d’autoriser la prospection minière de ses fonds marins. Cette demande émane de l’organisation écologiste WWF, qui réclame une suspension du processus en raison de l’absence d’études d’impact adéquates. Les premiers permis d’exploration devraient être attribués en 2025.

Jean-Mathieu Pernin évoque la couverture médiatique de l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal en Algérie, une situation délicate avec des conséquences dramatiques pouvant mener à une peine de réclusion à perpétuité.

Ce week-end, Olivier Boucreux attribue le titre d’employé de la semaine à l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel, qui vient de publier ses mémoires. Après 16 ans à la tête du pays, son départ en 2021 a révélé des aspects ambivalents de son héritage, en particulier sa politique d’ouverture envers la Russie.

Paola Puerari s’intéresse quant à elle à l’américanisation croissante de nos modes de vie, illustrée par le succès de célébrations comme Halloween et Thanksgiving. La question se pose alors : la France doit-elle céder à cette “American way of life” ?

Enfin, ne ratez pas la question pertinente soulevée par David Castello-Lopes qui s’interroge sur les raisons de la disparition du dodo.

Notre point de vue

Nous considérons qu’il est essentiel d’analyser la controverse qui entoure le mandat d’arrêt contre Netanyahu et la question de l’apologie du terrorisme, en accédant à un débat nuancé. La position des États et des gouvernements, qui oscillent entre le respect des engagements internationaux et les considérations politiques internes, met en lumière les tensions entre justice internationale et souveraineté nationale. De même, le débat autour de la législation relative à l’apologie du terrorisme souligne le besoin impératif d’un équilibre entre la liberté d’expression et la protection de la société, tout en interrogeant l’usage qui peut en être fait. Chaque opinion mérite d’être examinée attentivement afin de construire un dialogue constructif et éclairé.



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