Bonjour. Je suis reconnaissant de participer à cette discussion cruciale concernant les efforts de la République Populaire de Chine (RPC) pour contrôler et déformer les récits historiques, ainsi que réprimer les communautés religieuses et ethniques marginalisées. Alors que nous nous réunissons ce matin, la RPC poursuit son génocide et ses crimes contre l’humanité au Xinjiang, l’érosion des libertés fondamentales à Hong Kong, la suppression de l’identité culturelle, religieuse et linguistique unique des Tibétains, ainsi que d’autres violations persistantes des droits humains à travers le pays. Comme l’a souligné le secrétaire Blinken, sous la présidence de Xi, le Parti Communiste Chinois devient à la fois plus répressif sur le sol national et plus agressif à l’étranger.
Dans ce contexte inquiétant, le gouvernement des États-Unis reste déterminé à soulever la question des droits humains auprès des plus hauts niveaux de la RPC. Notre administration s’engage à mettre en lumière et à agir contre les abus commis par la RPC. Permettez-moi d’élaborer sur quelques-unes des façons clés dont nous avons agi.
Tout d’abord, nous avons pris les devants dans les forums multilatéraux, notamment lors de la quatrième Examen Périodique Universel (EPU) de la RPC en janvier au Conseil des Droits de l’Homme. Nous avons soumis 15 questions avancées – plus que tout autre pays – sur divers enjeux fondamentaux en matière de droits humains. La déclaration des États-Unis du 23 janvier lors de l’EPU contenait une série de recommandations spécifiques, appelant notamment la RPC à mettre fin à la discrimination à l’encontre des individus en raison de leur culture, langue, religion ou croyance, et à mettre un terme aux politiques d’assimilation forcée. Nous avons de nouveau soulevé ces préoccupations en juillet lors de l’adoption formelle de l’EPU.
Nous avons également œuvré en étroite collaboration avec nos alliés et partenaires depuis 2021, en menant des déclarations conjointes avec des dizaines de gouvernements sur la situation des droits humains au Xinjiang, tant au Conseil des Droits de l’Homme qu’à l’Assemblée Générale des Nations Unies, saluant les efforts des défenseurs des droits humains et le courage des survivants de travaux forcés et de camps de détention. Au mois d’octobre dernier, nous avons rejoint 14 autres pays dans une déclaration, dirigée par l’Australie, condamnant la situation des droits humains au Xinjiang et au Tibet lors de la troisième commission de l’Assemblée Générale des Nations Unies.
En août, le Département d’État a publié une déclaration pour commémorer le deuxième anniversaire de l’évaluation de la Haute-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme sur la situation des droits humains au Xinjiang. Nous avons exprimé notre profonde préoccupation face à la répression continue des Ouïghours musulmans et des membres d’autres groupes ethniques et religieux au Xinjiang et avons exhorté la RPC à prendre des mesures immédiates pour mettre fin à ces atrocités.
Deuxièmement, nous appliquons de manière ferme la loi sur la prévention du travail forcé des Ouïghours (UFLPA), notamment grâce à des ajouts à la liste des entités UFLPA. Le mois dernier, le Groupe de travail sur l’application du travail forcé a ajouté 29 entreprises à cette liste, portant le total à plus de 100. Nous restons déterminés à empêcher l’importation de produits fabriqués avec du travail forcé aux États-Unis et à lutter contre le travail forcé des Ouïghours et d’autres minorités ethniques et religieuses, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Xinjiang. En décembre 2023, nous avons publié un rapport dans le cadre de la loi sur les droits humains des Ouïghours (UHRPA) pour promouvoir la responsabilité, identifiant deux responsables du gouvernement de la RPC liés à des abus graves des droits humains au Xinjiang, sanctionnés simultanément par le Trésor.
Troisièmement, nous continuons d’exprimer nos vives inquiétudes concernant l’érosion démocratique à Hong Kong alors que la RPC tente de faire taire ceux qui expriment pacifiquement leurs opinions politiques. En septembre, nous avons collaboré avec 22 partenaires de la Coalition pour la liberté des médias pour publier une déclaration conjointe condamnant la condamnation des anciens rédacteurs en chef de Stand News pour sédition, qui constitue une attaque directe contre la liberté des médias. En novembre, nous avons fermement condamné les peines infligées à 45 prévenus du procès des défenseurs de la démocratie sous la loi sur la sécurité nationale de Hong Kong. Tout au long de l’année, nous avons mis en place de nouvelles restrictions de visa contre plusieurs responsables de Hong Kong responsables de la mise en œuvre de cette loi.
Parallèlement, dans mon rôle de Coordinateur spécial des États-Unis pour les questions tibétaines, je constate clairement que le Parti Communiste Chinois vise à intégrer les riches traditions du Tibet dans son cadre à parti unique.
Cela se manifeste par des relocalisations forcées, l’obligation pour les moines et les nonnes de prêter allégeance à l’État, la cooptation des processus de succession traditionnels des lamas bouddhistes tibétains, y compris Sa Sainteté le Dalaï-Lama, et des restrictions sur les pratiques religieuses essentielles à la culture et à l’identité tibétaines.
Nous avons entrepris de multiples actions en réponse, notamment en désignant pour la première fois deux responsables de la RPC sous sanctions Global Magnitsky en lien avec de graves abus des droits humains au Tibet ; en imposant des restrictions de visa à l’encontre de responsables de la RPC impliqués dans l’assimilation forcée de plus d’un million d’enfants tibétains dans des internats gérés par l’État ; et plus récemment, en juillet, en imposant des restrictions de visa à des responsables de la RPC pour leur implication dans la répression des individus des communautés religieuses et ethniques marginalisées.
En conclusion, nous continuerons de promouvoir la responsabilité en défense de ces droits humains et d’autres en Chine.
En outre, je souhaite reconnaître nos témoins d’aujourd’hui et leurs compatriotes de la société civile, tant en RPC que dans les communautés diasporiques à travers le monde, qui luttent chaque jour pour protéger ces éléments intégrants de leur identité. Je remercie ces individus courageux et continuerai à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que leurs voix soient entendues et prises en compte, malgré les efforts de la RPC pour les faire taire.
Notre point de vue
Il est impératif de témoigner d’une prise de conscience accrue des enjeux auxquels font face les communautés réprimées, notamment au Xinjiang et au Tibet. L’engagement des États-Unis à dénoncer ces violations semble essentiel, mais il soulève également des questions sur les effets concrets de ces mesures sur les populations affectées. Au-delà des déclarations officielles, il est crucial de travailler à un rapprochement entre les actions diplomatiques et les expériences vécues des personnes touchées, afin de s’assurer que les mouvements en faveur des droits humains soient non seulement visibles, mais aussi significatifs et bénéfiques sur le terrain.