Certains premiers ministres canadiens appellent à un accord commercial avec Washington, indépendant du Mexique, avant la révision de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique de 2026.

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La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, évite d’escalader un conflit verbal avec le Mexique après que le président mexicain a critiqué la culture canadienne et son intervention sur les problématiques frontalières.

« Je crois fondamentalement que nombreuses conversations en matière de diplomatie sont toujours mieux lorsque elles demeurent privées », a déclaré Joly lundi lors d’une téléconférence depuis Bruxelles.

Le contentieux entre les deux partenaires commerciaux a débuté suite à la déclaration du président américain élu, Donald Trump, qui a annoncé son intention d’imposer des droits de douane de 25 % sur tous les biens des deux pays, sauf s’ils mettent fin au flux de migrants et de drogues illicites vers les États-Unis.

Plusieurs responsables fédéraux et provinciaux canadiens ont souligné que les problématiques à la frontière canadienne sont très différentes de celles à la frontière mexicaine. Le Premier ministre Justin Trudeau a exprimé des inquiétudes concernant le niveau d’investissement chinois au Mexique, qui va à l’encontre des objectifs de sécurité économique d’Ottawa et de Washington.

Certaines provinces ont demandé à Ottawa de négocier un accord commercial avec Washington, distinct du Mexique, avant la révision de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique de 2026, qui a remplacé l’ALENA lors du dernier mandat de Trump.

Lors d’une conférence de presse lundi, la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, a déclaré que le Mexique « doit être respecté, surtout par ses partenaires commerciaux ». Elle a également noté que le Canada a « un problème très grave avec la consommation de fentanyl », plus important que celui du Mexique, possiblement en raison de certaines mesures de dépénalisation des drogues.

« Nous ne tomberons pas dans la provocation concernant le pays qui est le meilleur », a-t-elle averti, attribuant certaines critiques du Canada à des manœuvres politiques.

« Le Mexique ne devrait pas être utilisé dans le cadre des campagnes électorales canadiennes », a-t-elle ajouté.

Cependant, Sheinbaum a également affirmé que le Canada « ne peut que souhaiter avoir les richesses culturelles que possède le Mexique », soulignant que son pays compte des civilisations anciennes datant de plusieurs milliers d’années.

Consciente de la gravité des tensions, Joly a déclaré qu’elle était en contact avec des responsables mexicains après avoir échangé avec les États-Unis, notamment sur « l’accord commercial très important » qui inclut les trois pays.

« Je sais qu’il y a eu de nombreuses discussions au Canada sur la manière dont nous pouvons travailler ensemble tout en protégeant nos intérêts », a-t-elle souligné.

« Nous avons une relation positive avec le Mexique, et nous devons travailler avec ce pays ; c’est définitivement mon objectif. »

Christopher Sands, directeur de l’Institut Canada au Woodrow Wilson Center à Washington, a indiqué que les tensions entre les deux pays se sont manifestées durant la renégociation de l’ALENA, alors que la communication entre Ottawa et Mexico était limitée.

« La relation Canada-Mexique a toujours été le maillon le plus faible du triangle nord-américain », a-t-il noté.

Notre point de vue

Les échanges récents entre le Canada et le Mexique soulignent la complexité des relations diplomatiques et économiques au sein de l’Amérique du Nord. En adoptant une approche proactive, le Canada pourrait envisager une stratégie qui valorise la coopération sans aliéner ses partenaires. La remise en question de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique pourrait également servir de tremplin pour une réévaluation des priorités économiques ainsi que des politiques commerciales de chaque pays impliqué. En choisissant le dialogue plutôt que la confrontation, il est possible d’atteindre un équilibre qui profite à tous. Un avenir collaboratif est à portée de main, à condition que chaque partie reconnaisse la valeur des contributions uniques qu’elle apporte à la table de négociation. Cela nécessite une vision à la fois stratégique et empathique vis-à-vis des défis contemporains qui affectent chaque nation.



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